de Sylvain Runberg (scénario) et Joan
Urgell (dessin), d’après le roman de la Suédoise Karin Alvtegen – Ed. Dargaud
Le tome 1 pourrait se résumer ainsi : Henrik trompe Éva, qui décide de se venger. Un soir, la jeune mère de famille rencontre Jonas dans un bar et ils passent la nuit ensemble. Pour Éva, cet épisode est destiné à rester sans lendemain, mais Jonas ne l’entend pas ainsi.
On est un peu déboussolé au début de l’album, à cause des nombreux flash-back destinés en particulier à nous montrer le parcours de vie chaotique du jeune homme, mais au fur et à mesure qu’on avance dans la lecture de ce thriller psychologique, on est impatient d’en connaître le dénouement.
Dans le tome 2, sorti en librairie le 26 août dernier, l’atmosphère est toujours aussi oppressante, le tour que prennent les événements, de plus en plus inquiétant, mais le suspense a curieusement perdu de son impact. On a compris dès le second tiers du volume précédent que Jonas est un psychopathe et on se doute qu’il va être prêt à tout pour récupérer la nouvelle élue de son cœur. De son côté, Éva n’a pas renoncé à faire payer à Henrik le prix de son infidélité et à lui pourrir la vie, ainsi que celle de sa rivale. Mais si noirs que soient ses desseins, ils sont peu de chose à côté de ce que lui réserve son amant d’une nuit, qui en l’occurrence n’a rien eu de torride.
Le propre d’un thriller étant de maintenir ses lecteurs sur des charbons ardents, on n’en dira pas beaucoup plus, si ce n’est que la fin, glaçante et assez inattendue, donne à réfléchir. On ne peut s’empêcher de penser au cultissime film d’Adrian Lyne, Liaison fatale.
Le scénario est bien ficelé, même si on n’échappe pas aux incontournables clichés comportementaux, comme par exemple celui du fils mal-aimé qui, devenu adulte, recherche compulsivement l’amour inconditionnel d’une mère à travers toutes les femmes qu’il croise.Un plaisir de lecture malgré tout, tempéré par une certaine perplexité face au choix graphique de Joan Urgell : les visages sont tantôt inexpressifs, tantôt « surjoués », et on a du mal à identifier les personnages.
A.C.
64 p., 14,99 € (chacun)