

Où cesse la parole, commence la musique a dit l’admirable Hoffman. Et vraiment la musique est une chose trop grande pour pouvoir en parler. Mais en revanche, on peut toujours la servir, et toujours la respecter avec humilité. Chanter pour moi, n’est pas un acte d’orgueil, mais seulement une tentative d’élévation vers ces cieux où tout est harmonie.
Maria Meneghini Callas (v. ci-contre)


Aperçu de l’album en préparation : https://www.google.fr/url?
Il y a quelque chose de désespéré et de revendicatif dans l’intitulé même cet l’album, pour lequel on comprend que c’est moins la sublime cantatrice que la femme qui a intéressé la scénariste et illustratrice italienne. Maria Callas et son inextinguible besoin d’être aimée et reconnue, Maria Callas et son rapport à la solitude et à celle qu’on ose à peine appeler sa mère. Cette mère qui l’a rejetée dès sa naissance, avant qu’elle ne découvre l’avantage financier qu’elle allait pouvoir tirer du talent musical de sa fille.
Et peut-être avant tout, le rapport que la diva assoluta a entretenu avec elle-même et avec son apparence, afin d’effacer le souvenir de l’enfant au visage ingrat et au corps disgracieux qu’elle avait été.


Il est naturellement question ici des hommes qui ont compté dans sa vie : l’industriel Giovanni Battista Meneghini, son époux-manager qui n’a pas vu la chenille se transformer en papillon, son grand ami Pier Paolo Pasolini qui a fait d’elle au cinéma une Médée incandescente – l’archétype même de l’héroïne tragique qu’elle incarna si souvent sur scène. Il y a aussi eu Onassis, le mufle, le prédateur qui s’est joué d’elle, et qui l’a dévastée…
Sa dimension « diva » est cependant bel et bien présente dans l’album. De nombreux témoignages de ceux qui l’ont cotôyée viennent conforter ou corriger l’image que l’on conserve d’elle : Elvira de Hidalgo, sa chère professeure de chant, les chefs d’orchestre Tullio Serafin et Carlo Maria Giulini, le cinéaste Lucchini Visconti, etc.

Celle qui a vécu dans une perpétuelle recherche de la vérité de la vie a tout connu : la dévotion de son public, mais aussi la curiosité mortifère de ceux qui ont pris un malin plaisir à pointer ses faux-pas et ses défaillances, à commencer par la meute de paparazzi qui l’ont sans cesse traquée.

De multiples moments restent à découvrir dans cet album qui sort en ce moment « dans toutes les bonnes librairies de France et de Navarre »… selon l’expression consacrée.
Anne Calmat
176 p., 17,90 €
