

Face au chagrin de sa grand-mère adorée lors de la retransmission de l’hommage national rendu à Simone Veil aux Invalides le 5 juillet 2017, Mona, 16 ans, décide d’adresser une lettre posthume à celle qui n’est plus.
« Je suis donc partie à la recherche de Simone Veil pour comprendre pourquoi sa mort bouleversait ma Tita et faisait de la France un «pays orphelin».
Partout j’ai puisé : livres, journaux, photos, vidéos.
J’ai entendu sa voix, le rythme de sa voix, son souffle, ses silences aussi.«

Mona « rencontre » Simone lorsque celle-ci a 13 ans et que la vie lui sourit : famille bourgeoise, enfance protégée.
Elle lui parle, la tutoie. Après tout Simone n’est-elle pas comme elle une enfant ? Elles auraient même pu être amies si Mona avait vécu à Nice dans les années 1940. Elle reprendra le vouvoiement lorsque Simone aura dépassé sa seizième année.

Nous mettons tout naturellement pas dans ceux de Mona en entrons dans la vie de la jeune Simone Jacob. Nous sentons les rayons du soleil qui inonde la baie des Anges, rions avec elle, tremblons lorsque les nuages s’amoncellent au-dessus de la tête de celle qui ne peut imaginer que l’Enfer des camps ne tardera pas à brûler celles et ceux qui lui sont chers.


Nous découvrons ensuite une adolescente déterminée, brillante, qui sait tenir tête à son entourage et nous comprenons que sa voie était toute tracée, et qu’après avoir été capable de surmonter la tragédie que fut la Shoah pour six millions de Juifs, le parcours de celle qui a su par la suite démontrer aux femmes du monde entier qu’elles ont leur place dans les plus hautes sphères des institutions européennes, ne pouvait qu’être exceptionnel.
L’espoir face à la tragédie.

Lumineux de simplicité.
Anne Calmat