Cache-cache bâton – Emmanuel lepage – Ed. Futuropolis

COMMUNIQUÉ
Depuis le 16 novembre – Copyright E. Lepage / Futuropolis – 304 p., 29,90 €

Le mot de l’éditeur À vous, je peux bien le dire : Cache-cache bâton restera l’un des livres majeurs que j’ai publiés depuis, disons, quelques décennies. Dans mon panthéon, où il fait moins froid que dans celui de la montagne Sainte-Geneviève, je compte déjà lui donner une place de choix, aux côtés de Déogratias (J-P Stassen), de L’Aigle sans orteils (C. Lax), du Sursis (J-P Gibrat), du Photographe (Guibert – Lefèvre), des Ignorants (E. Davodeau), de La Terreur des hauteurs (J-C Denis, si injustement ignoré), de Bella ciao (Baru), pour ne parler que de ceux-là. Lisez Cache-cache bâton, et je vous fiche mon billet que vous en serez tout remués par l’émotion et par la beauté.

Emmanuel LepageDe 5 ans à 9 ans, j’ai vécu en communauté. J’ai toujours su que je le raconterai un jour. Pour mes parents, il s’agissait d’une démarche intellectuelle, spirituelle et philosophique. Je me suis rendu compte que dans tous mes livres la vie en communauté transparait. Il m’a fallu du temps pour trouver la forme narrative pour raconter cette histoire-là.

Ton projet me donne des sueurs froides… Tu aurais pu attendre qu’on soit morts… À la sortie de ton livre, on prendra de longues vacances, loin de tout, de nos amis, de nos voisins ! », dit Jean-Paul à son fils.
J’ai besoin de savoir d’où vous venez, vous et les autres. J’ai besoin de comprendre ce qui vous a poussé à créer une vie communautaire », lui répond Emmanuel.

Il s’agit pour l’auteur de comprendre pourquoi ses parents et cinq autres couples, tous « chrétiens de gauche », venus de milieux différents, se connaissant à peine, ont un jour décidé de vivre pleinement cette utopie.

Pour cela, il lui a fallu interroger, écouter, plonger dans ses souvenirs.

En partant de son récit familial, Emmanuel Lepage retrace finalement une histoire sociale de la France des années 1960 et 1970, comme il interroge les tentatives d’aujourd’hui de « tout remettre à plat  » et d’autres façons d’être ensemble.

Ce récit, où la couleur est un élément narratif puissant, se termine par Je suis de là . Emmanuel Lepage signe ainsi un livre intime sur la transmission et vient toucher à cet universel constat : on est de son enfance.

Emmanuel Lepage est né en 1966. Il vit dans les Côtes-d’Armor. Jean-Claude Fournier, Pierre Joubert, Christian Rossi. Trois auteurs, trois dessinateurs qui ont concouru, chacun à leur manière, à faire d’Emmanuel Lepage ce qu’il est aujourd’hui : l’un des plus grands auteurs de la bande dessinée contemporaine. 

Il a reçu de nombreux prix, parmi lesquels le Grand Prix du festival Quai des bulles de Saint-Malo (2012) et le Grand Boum de la ville de Blois (2018). 

En septembre 2021, il a été nommé peintre officiel de la Marine. Il est le premier auteur de bande dessinée à recevoir cette distinction.

Voir Archives : Les Voyages de Jules

Aux éditions La Joie de lire : « Dans le Noir de l’ascenseur » de Constance Ørbeck-Nilssen et Øyvind Torseter, suivi de « Bisbille » de Nani Brunini

Depuis le 20 octobre – copyright Ørbeck-Nilssen (texte) et ØyvindTorseter (illustrations) / La Joie de lire – Traduit du norvégien par Aude Pasquier – 48 p., 14,90 € À partir de 5 ans
Constance Ørbeck-Nilssen
Øyvind Torseter

Il nous avait manqué*, mais Grâce au ciel, ou plus exactement, grâce à la Joie de lire – une Joie sans cesse renouvelée, le revoilà. Øyvind Torseter* s’est associé cette fois à la scénariste Constance Ørbeck-Nilssen, qui s’est glissée dans la peau d’un jeune garçon coincé dans un ascenseur, toutes lumières éteintes.

  • Voir archives, 6 titres

Un scénario qui pourrait bien faire écho chez pas mal de lectrices ou de lecteurs, jeunes ou moins jeunes.

Ne prends pas l’ascenseur tout seul, lui avait pourtant dit sa maman. Mais il a lambiné au retour de l’école, puis il a craint qu’elle ne s’inquiète, alors il a désobéi. Le voilà bien avancé maintenant !

Il commence par imaginer le pire. Et si l’ascenseur tombait jusqu’à la cave ? Et si sa chute provoquait un incendie ? Et si… Et si… Mamma mia !

Le souvenir des randonnées qu’il faisait avec son papa en forêt, sa grande main chaude et secourable le guidant dans les sentiers, lui manque cruellement. Il revit ces moments de complicité qui n’appartenaient qu’à eux seuls. Il peut presque voir ses yeux qui brillent dans le noir.

Puis il a l’impression qu’une main vient de prendre la sienne et la guide vers le bouton d’appel au secours, sur lequel il n’avait pas le droit d’appuyer. En quelques minutes, le garçon, dont on ne connaîtra pas le prénom, a dépassé ses peurs, il a grandi dans sa tête.

Simple, intelligent et diablement efficace.

Anne Calmat

En librairie le 24 novembre – Copyright Nani Brunini (illustrations) / La Joie de lire – Tout lectorat. 40 p., 14, 90 €

Bisbille : petite querelle pour un motif futile. Le Robert

Les deux protagonistes de cette histoire sans paroles auraient été bien avisés de demander aux badauds qui sont venus s’immiscer dans leur conversation de prendre une inspiration avant de foncer tête baissée dans une histoire qui ne les concerne pas. Mais contrairement au message que semble avoir voulu délivrer l’auteure (l’incitation au dialogue apaisé pour régler les conflits), aucune bulle ne vient suggérer une réponse appropriée à cette intrusion dans la vie privée d’autrui.

Nani Brunini

L’auteure a en effet voulu traduire en images l’expression « le ton monte ». Il va si bien monter que ceux qui sont intervenus dans ce qui n’aurait dû rester qu’un simple désaccord entre deux personnes, semblent avoir perdu tout sens commun. Cela s’appelle un processus d’escalade, ou si l’on préfère, un effet mouton de Panurge.

Les volutes de couleurs dessinées par Nani Brunini contiennent, on s’en doute, une profusion d’opinions âprement défendues par ceux qui sont devenus des belligérants ; on se dit que les esprits ont dû s’échauffer et que toute forme d’objectivité a disparu…

Qui a gagné, qui a perdu ? Pour l’heure, seule la grisaille semble avoir tiré son épingle du jeu…

Si les notes de musique sont des mots pour certains, les couleurs le sont également pour d’autres. C’est le cas de Nani Brunini, qui offre à ses lectrices et lecteurs tout loisir de les imaginer.

A.C.

Un Chant de Noël – Une histoire de fantômes – José-Luis Munuera – Ed. Dargaud

D’après Charles Dickens
En librairie le 10 novembre – Copyright J-L Munuera (scénario et dessin) / Ed. Dargaud. 80 p., 17 €

Dans le conte que l’écrivain britannique Charles Dickens publia en 1843, le personnage principal, Ebenezer Scrooge, un vieil avare au cœur sec comme un coup de trique, est visité la veille de Noël par le spectre de son ancien associé, Marley. Ce dernier lui annonce dans la foulée une série de visions intemporelles – passé, présent, avenir – qui lui révèleront ce que sera sa propre mort s’il ne m’amende pas.

Détail planche

Un message humaniste propre à l’auteur de David Copperfield et de Oliver Twist. Ici, les temps ont changé et le vieil usurier a revêtu l’apparence d’une jeune et jolie usurière, Elisabeth Scrooge. Elle n’en est pas moins redoutable. Qu’elle soit ou non l’avatar de celui qui, sous la pression de ses visiteurs de l’au-delà, avait fini par revenir à de meilleurs sentiments, Elisabeth est pour l’heure totalement imperméable aux malheurs de celles et ceux pour qui elle n’a que du mépris. Ses arguments en témoignent. Que des parasites ! Avec en conclusion ce verdict sans appel : De toute façon, la plupart de ces indigents finiront au bout d’une corde.

Bien que lucrative, la période des fêtes de Noël n’est en définitive pour Elisabeth Scrooge, qui n’entend rien à ce genre de sornettes, qu’une offense à la raison.

Et voilà que c’est à son tour de recevoir une visite inopportune, avec, comme ce fut le cas pour le vieux Scrooge, l’assurance qu’elle sera suivie de trois autres.

Mais Elisabeth n’est pas de la trempe de celles qui rentrent dans le rang dès la première sommation. Après tout, pourquoi devrait-elle faire profil bas et coller à l’image qui est censée être la sienne ?

Une relecture surprenante du chef-d’œuvre de Charles Dickens. Comme quoi, les temps ont bien changé…

A. C.

José-Luis Munuera naît en 1972 en Espagne. Après avoir étudié les beaux-arts à l’université de Grenade, il devient dessinateur d’historietas. Mais la bande dessinée traverse une période difficile dans les années 1990, et Jose-Luis Munuera s’offre une escapade à Angoulême. Il y rencontre Joann Sfar qui lui écrit les trois histoires des Potamoks (Delcourt). Le succès se faisant attendre, les deux auteurs proposent leur travail à un autre éditeur : Dargaud. C’est ainsi que voient le jour Les aventures de Merlin, Jambon et Tartine. La série trouve son public, et, lorsque Sfar n’a plus le temps d’écrire les scénarios, Jean-David Morvan lui succède. Munuera et Morvan se lancent alors dans le délirant Sir Pyle S. Culape (Soleil), puis, accompagnés de Philippe Buchet, ils imaginent Nävis (Delcourt), une série fantastique pour enfants. Suivront en 2004, chez Dupuis, les nouvelles aventures de Spirou avec Paris-sous-Seine. Depuis, Munuera enchaîne les succès avec, entre autres, chez Dargaud, Sortilèges (scénario de Jean Dufaux) Fraternity (scénario de Juan Díaz Canales), et, chez Dupuis, Les Campbell et Zorglub, deux séries qu’il signe seul. Virtuose dans la création comme dans la reprise, il collabore en 2020 avec les BeKa et dessine L’Envoyé spécial, le soixante-cinquième tome de l’emblématique série de Raoul Cauvin, Salvérius et Lambil : Les Tuniques bleues.

En 2021, on le retrouve chez Dargaud avec Bartleby le scribe, une adaptation de la nouvelle éponyme d’Herman Melville.

La couleur des choses – Martin Panchaud – Ed. çà et là

Depuis le 9 septembre – Copyright M. Panchaud (scènario et dessin) / Ed. çà et là. 225 p., 24 €

Les premières planches – Daisy Hope vient de terminer le gâteau qu’elle a confectionné pour l’anniversaire du petit Rupert Thomson. C’est son fils, Simon 14 ans, qui est chargé d’effectuer la livraison, en échange des 25 € demandés par sa mère. « Et interdiction de toucher au gâteau ! »

Simon ne détesterait pas l’idée d’y gouter, et surtout de garder l’argent pour se payer quelques friandises, mais cette somme est destinée à mettre du beurre dans les épinards, puisque, non content de tabasser sa mère, son vaurien de father claque une grande partie de sa paie sur les champs de courses. Simon ne détesterait pas non plus l’idée de se rendre sans encombres chez madame Thomson, puisqu’il fait régulièrement l’objet de moqueries et de harcèlements de la part des jeunes de son quartier, en raison de son « embonpoint » précoce. De là à entrer dans leurs magouilles, rien que avoir la paix, il n’y a qu’un pas…

p. 8

Un jour qu’il fait des courses pour madame McMurphy, « voyante » de son état, cette dernière lui révèle – moyennant abandon du prix de sa livraison – le nom de la prochaine gagnante de la prestigieuse Royal Ascot Race : Black Caviar. Tout un programme !

p. 24

Simon vient peut-être de perdre les 20 € de sa course, mais il ne va tarder à empocher plus de 16 millions de livres, après avoir misé sur la divine jument (grâce aussi aux économies de son père, qu’il lui a subtilisées au passage). Sauf que Simon est mineur et qu’il ne peut encaisser son gain.

Quand il revient chez lui, il trouve sa mère dans le coma et la police lui annonce que son père a disparu. Il doit absolument le retrouver.  C’est le début d’une singulière et fascinante aventure…

p. 25

Singulière on l’aura compris au vu des planches qui illustrent cette chronique.

p. 14

On est tout d’abord déconcerté par le graphisme de l’album, réalisé avec des logiciels d’infographie : les personnages sont des points de couleur et les décors sont tous dessinés en plongée. Au tout début, on s’y perd un peu, surtout quand il s’agit de repérer Qui est qui (*). Mais les dialogues sont là pour nous éclairer, d’autant que l’agencement de chaque case a été conçu de manière à ce que lecteur sache toujours où il en est.

(*) Un exemple ? Daisy Hope : point turquoise cerclé de bleu marine ; Simon Hope : point orange cerclé de marron clair ; Dan Hope : point vert bouteille cerclé de noir…

Et ainsi de suite jusqu’au dernier personnage, et ils sont nombreux. Très rapidement les visages des un(e)s et des autres se dessinent, on entre de plain-pied dans ce scénario un peu foldingue, un peu polar, plutôt noir, et en totale résonance avec l’actualité.

Car Martin Pinchaud ne se contente pas d’être un « pointilliste« * de talent, il met aussi l’accent sur les grands thèmes qui continuent de polluer nos sociétés, à commencer par les violences conjugales et celles qui sont faites aux enfants par d’autres enfants.

  • N.D.L.R. Avec l’admiration sans bornes que nous vouons aux véritables Pointillistes.

Anne Calmat

Martin Panchaud est né en 1982 à Genève, en Suisse, et vit depuis quelques années à Zurich. Auteur et illustrateur, il a réalisé plusieurs bandes dessinées, des récits graphiques grand format et de nombreuses infographies, dans un style visuel unique. Sa très forte dyslexie a été un frein à sa scolarité et l’a empêché de suivre des études supérieures. Il a néanmoins suivi une formation de bande dessinée à l’EPAC, à Saxon, puis a obtenu un Certificat Fédéral de Capacité de graphiste à Genève. Sa dyslexie lui a fait placer la lecture, ainsi que l’interprétation des formes et de leurs significations, au centre de ses recherches, et l’a incité à choisir un style très particulier pour exprimer sa créativité et raconter des histoires. Grâce à son travail, il a reçu plusieurs récompenses et a effectué de nombreuses résidences artistiques afin de développer ses projets de création. Exposé dans divers établissements culturels en Europe, comme le Barbican Centre de Londres et le Centre
culturel Onassis Stegi d’Athènes, il s’est notamment distingué par son impressionnante œuvre intitulée SWANH.NET, une adaptation dessinée de 123 mètres de long de l’épisode IV de Star Wars, mise en ligne en 2016 (v. ci-après).
La Couleur des choses, son premier roman graphique, a été initialement publié en allemand par Edition Moderne en 2020 et a remporté de nombreux prix en Suisse et en Allemagne.

Saison brune (T. 2) « Nos epreintes digitales » – Philippe Squarzoni (scénario et dessin) – Ed. Delcourt

À partir du 2 novembre – Copyright P. Squarzoni / Delcourt, 264 p., 21€90

10 ans après la parution de Saison Brune, Philippe Squarzoni prolonge son documentaire de référence sur le réchauffement climatique. Accélérée par la crise sanitaire et les confinements successifs, la numérisation du monde est en marche. Et tandis que les écosystèmes s’effondrent, l’auteur s’interroge sur la place des nouvelles technologies dans le monde que nous transmettons aux nouvelles générations . Il examine nos nouveaux usages numériques pour mieux déterminer leur impact sur notre environnement.

À l’heure de la publication de ce second volet et au regard de la situation catastrophique actuelle, il nous a paru pertinent de rappeler la teneur du T.1 de Saison brune, paru en 2012 puis réédité en 2018 (Voir Archives 9/10/2015 & 17/08/2018).

Avec Philippe Squarzoni, le pavé n’a jamais été loin de la mare, au sens propre comme au figuré. Témoin, ce pavé (précisément) de 477 pages qui nous rappelle que » le compte à rebours est lancé et notre crédit de temps, limité. Il est déjà trop tard pour faire marche arrière » , écrivait-il alors. Le titre de l’album fait du reste référence à cette cinquième saison qualifiée de « brune » dans le Montana, période d’indécision entre l’hiver et le printemps.

Pour cela, l’auteur, grand zélateur de la bande dessinée d’intervention politique devant l’Eternel, fait appel à de nombreux spécialistes, des climatologues, un physicien nucléaire, une spécialiste en gestion de l’environnement, des économistes, un journaliste.
Dans le premier volet de Saison brune, les deux premiers chapitres sont consacrés aux aspects scientifiques du réchauffement de la terre : fonctionnement du climat, augmentation des gaz à effet de serre, risques encourus, expertise menée par le GIC et par les participants au mouvement altermondialiste ATTAC, etc.

Puis Philippe Squarzoni se livre à un recensement de leurs conséquences – nul besoin de les énumérer, elles continuent de s’étaler chaque jour sous nos yeux – et de leurs remèdes possibles. Que faire, quand tout ce qui est en cause est fondamentalement lié au fonctionnement même de nos sociétés ? Par quoi, par où commencer ? Quelle peut être notre action niveau individuel ?

Squarzoni analyse les différents scénarios énergétiques qui s’offrent à nous, puis il élargit son questionnement à d’autres dysfonctionnements notoires. Il met en garde et examine les modèles de sociétés qui permettront de limiter les dégâts.

À l’instar de ses précédents albums*, il trouve la bonnes distance entre didactisme à tout crin et vie au quotidien. émaillant son récit de références cinématographiques (Kurosawa, John Ford…), de croquis sur le vif, de graphiques, de saynètes. Le tout rythme, diversifie et fluidifie un scénario particulièrement foisonnant, à défaut d’être réconfortant.

Anne Calmat

Philippe Squarzoni a passé son enfance en Ardèche puis sur l’île de la Réunion. Il réside à Lyon. Après des études de Lettres, il s’engage dans plusieurs actions politiques et humanitaires (Croatie, Mexique, Palestine…). Ses premiers albums politiques, Garduno, en temps de paix  et Zapata, en temps de guerre  ont été publiés en 2002 et 2003 (Les Requins Marteaux). Il s’empare également de sujets difficiles comme l’infanticide  (Crash-Text ), la mémoire de la Shoah  (Drancy – Berlin – Oswiecim ) ou le handicap mental (Les Mots de Louise ). En 2007, il publie Dol dans lequel il dresse un bilan des politiques menées durant le deuxième mandat de Chirac. Loin de ces préoccupations politiques, Squarzoni a publié son premier récit en couleurs chez Delcourt en 2008, Un après-midi un peu couvert, un livre plus sensible, contemplatif et intemporel, une variation sur le thème de Peter Pan. Saison brune  (Delcourt, 2012), une édifiante enquête au long cours sur le changement climatique, le fait connaître du grand public (Prix Léon de Rosen de l’Académie française, Prix du jury du festival de Lyon BD). En 2016 il se lance dans d’adaptation du roman documentaire de David Simon, Homicide, une année dans les rues de Baltimore (voir Archives), qui relate l’immersion du journaliste au sein de la brigade criminelle de Baltimore en 1988 (série en 5 tomes parus aux Éditions Delcourt).

Moby Dick ou le Cachalot – Herman Melville – Anton Lomaev – Ed. Sarbacane, coll. Grands classiques illustrés

En librairie le 2 novembre – Copyright A. Lomaev / Ed Sarbacane. 608 p., 49,90 €
Un chef-d’œuvre de la littérature dans une édition enrichie de 100 illustrations exceptionnelles.*
(*Édition précédente octobre 2017)

Communiqué

Voici une occasion unique et somptueuse de faire le tour du globe à la poursuite de la célèbre baleine blanche ! Qui ne connaît l’affrontement obsessionnel, digne des grandes tragédies antiques, entre le capitaine Achab et la terrible Moby Dick ? Pourtant, jamais cette aventure mythique n’avait été présentée dans une édition aussi formidable, multi-illustrée par de véritables tableaux enrichis de quarante illustrations au trait. La traduction, parue dans la Bibliothèque de la Pléiade, est de Philippe Jaworski. Une édition de luxe qui fera date, pour les nombreux amoureux de ce chef- d’œuvre du patrimoine littéraire mondial. (Communiqué)

Né à Manhattan en 1819, Herman Melville prend la mer à 20 ans. Ses aventures autour du globe fourniront la matière, entre autres, du célèbrissime Moby Dick. Revenu à terre, il mène une vie stable et familiale à partir de 1847, dans le Massachusetts, puis à New York. Sa nouvelle intituléeBartleby date de 1853. Mort dans l’oubli à 72 ans, après des années douloureuses sur le plan personnel, Melville sera redécouvert dans les années 1920. Son œuvre complexe et ambitieuse est aujourd’hui étudiée et traduite dans le monde entier.

Anton Lomaev est né le 13 mars 1971 à Vitebsk, en Biélorussie. En 1992, il entre à l’Académie des Beaux-Arts de St Pétersbourg, ville où il vit toujours, avec sa femme et ses trois enfants. Il est membre de la prestigieuse union des peintres russes depuis l’an 2000.
Il a illustré de nombreux contes traditionnels, mais aussi la fameuse série Rougemuraille (Redwall) de Brian Jacques. Sa maîtrise du dessin et de la couleur est absolument exceptionnelle, dignes des grands peintres classiques.