
Où il est de nouveau démontré que les enfants accueillent mieux la vérité que ne le pensent les adultes.

Dans leur album précédent, les auteurs donnaient la parole à Jean-Blaise, un chat qui se prenait pour un oiseau (voir lien ci-après), dans celui-ci, Diouke le super-chat de la famille est omniprésent dans les conversations mais il vient de mourir, et son jeune maître ne le sait pas encore…
Pour l’annoncer à son fils bien-aimé, sa maman – qui évoque une « nana » tout droit sortie d’une bande dessinée de Claire Bretécher- décide d’avoir recours au traditionnel « Il est parti au ciel ». Ce qui ne veut pas dire grand chose pour lui. « Il s’est envolé ? »
Et de décrire avec force détails le pseudo envol, afin de rendre crédible sa version des faits. « Il a vu une échelle descendre des nuages… Il s’est élancé sur le premier barreau, là il a levé sa patte et sorti ses griffes en signe de victoire (…) avant de disparaître derrière un cumulonimbus blanc comme de la crème Chantilly ».

?!?!? Mine éberluée du fiston… qui on s’en doute trouvera un heureux dénouement au drame qui vient de le frapper en plein cœur.


Le garçonnet est le narrateur, ce qui donne encore plus de force et d’amplitude au récit qu’il fait de cette journée si particulière. Tout est éloquent dans cet album empreint d’amour filial et de poésie saupoudrée de loufoquerie, à commencer par la couverture, qui résume parfaitement le lien qui unissait Dioude à son jeune maître. À mettre entre toutes les mains.
Anne Calmat

Née en 1984 en France, Émilie Boré est diplômée de l’École du Louvre et titulaire d’un Master en lettres et histoire de l’art. Active dans la rédaction et la communication culturelle, elle a notamment publié deux livres pour enfants (Contes saugrenus pour endormir les parents, Stentor, Montreux, 2014 et Serge le loup blanc, Clochette, Paris, 2015).

Né en 1979 à Genève, Vincent Di Silvestro, dit Vincent, est diplômé de l’école Emile Cohl de Lyon. En 2010, il devient dessinateur de presse pour le journal satirique romand, Vigousse. Il travaille également pour le quotidien genevois Le Courrier depuis 2014. Il est aussi auteur de bandes dessinées dont Rodger, l’enfance de l’art (co-écrite avec Gérald Herrmann, Éditions Hermine, 2018).