


Il nous avait manqué*, mais Grâce au ciel, ou plus exactement, grâce à la Joie de lire – une Joie sans cesse renouvelée, le revoilà. Øyvind Torseter* s’est associé cette fois à la scénariste Constance Ørbeck-Nilssen, qui s’est glissée dans la peau d’un jeune garçon coincé dans un ascenseur, toutes lumières éteintes.
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Un scénario qui pourrait bien faire écho chez pas mal de lectrices ou de lecteurs, jeunes ou moins jeunes.

Ne prends pas l’ascenseur tout seul, lui avait pourtant dit sa maman. Mais il a lambiné au retour de l’école, puis il a craint qu’elle ne s’inquiète, alors il a désobéi. Le voilà bien avancé maintenant !

Il commence par imaginer le pire. Et si l’ascenseur tombait jusqu’à la cave ? Et si sa chute provoquait un incendie ? Et si… Et si… Mamma mia !

Le souvenir des randonnées qu’il faisait avec son papa en forêt, sa grande main chaude et secourable le guidant dans les sentiers, lui manque cruellement. Il revit ces moments de complicité qui n’appartenaient qu’à eux seuls. Il peut presque voir ses yeux qui brillent dans le noir.

Puis il a l’impression qu’une main vient de prendre la sienne et la guide vers le bouton d’appel au secours, sur lequel il n’avait pas le droit d’appuyer. En quelques minutes, le garçon, dont on ne connaîtra pas le prénom, a dépassé ses peurs, il a grandi dans sa tête.
Simple, intelligent et diablement efficace.
Anne Calmat

Bisbille : petite querelle pour un motif futile. Le Robert

Les deux protagonistes de cette histoire sans paroles auraient été bien avisés de demander aux badauds qui sont venus s’immiscer dans leur conversation de prendre une inspiration avant de foncer tête baissée dans une histoire qui ne les concerne pas. Mais contrairement au message que semble avoir voulu délivrer l’auteure (l’incitation au dialogue apaisé pour régler les conflits), aucune bulle ne vient suggérer une réponse appropriée à cette intrusion dans la vie privée d’autrui.



L’auteure a en effet voulu traduire en images l’expression « le ton monte ». Il va si bien monter que ceux qui sont intervenus dans ce qui n’aurait dû rester qu’un simple désaccord entre deux personnes, semblent avoir perdu tout sens commun. Cela s’appelle un processus d’escalade, ou si l’on préfère, un effet mouton de Panurge.
Les volutes de couleurs dessinées par Nani Brunini contiennent, on s’en doute, une profusion d’opinions âprement défendues par ceux qui sont devenus des belligérants ; on se dit que les esprits ont dû s’échauffer et que toute forme d’objectivité a disparu…
Qui a gagné, qui a perdu ? Pour l’heure, seule la grisaille semble avoir tiré son épingle du jeu…

Si les notes de musique sont des mots pour certains, les couleurs le sont également pour d’autres. C’est le cas de Nani Brunini, qui offre à ses lectrices et lecteurs tout loisir de les imaginer.

A.C.