La femme défigurée – Kanako Inuki – Ed. Delcourt / Coll. Obon

Coup d’œil dans le rétro

Copyright Inuki Kanako / Delcourt, 2004

Et si nous allions faire un tour au pays des mangas, ces bandes dessinées japonaises qui se lisent de droite à gauche et de haut en bas, et aux codes graphiques bien particuliers ?

En France, il faut attendre la saga d’Akira (1984-1993) et la sortie de Dragon Ball (1984-1995, 42 épisodes) ou encore le passionnant One Piece, dont le 97e volume est prévu pour janvier 2021, pour voir ce genre s’imposer. Pour celles et ceux qui ont envie de (re)découvrir cette discipline bénie des ados, sans pour autant s’embarquer dans une aventure au long cours, nous suggérons La Femme défigurée en deux volumes. On y découvre trois nouvelles qui dépotent, avec pour figure centrale celle qui donne son nom à la mini-série, et dont l’étrangeté, aux frontières de l’ésotérisme, risque de subjuguer bien des lectrices. (La Femme défigurée est un « shojo », donc un album plutôt réservé aux jeunes filles).

Copyright Inuki Kanako / Delcourt

Mais avant de dériver vers l’irrationnel. voyons de quoi il s’agit.

Nous sommes ici propulsé(e)s dans le quotidien d’une école où les enfants semblent être devenus la cible d’une étrange créature qui dissimule sa bouche derrière un foulard. Une légende transmise de génération en génération raconte qu’une femme à la bouche démesurément grande serait à la recherche de son enfant… Les esprits ne tardent pas à s’échauffer.

Qui est celle qui rôde ainsi ? Est-elle dangereuse ? Nous apprenons par la suite que cette femme a tenté de kidnapper deux fillettes.

Copyright Inuki Kanako / Delcourt

Mais tout cela ne serait-il pas que le fruit de superstitions ? À moins que l’on admette qu’une croyance peut se transformer en réalité par la seule force mentale de celles et ceux qui y adhèrent. À partir de là, tout devient possible.

Quoi qu’il en soit, La femme défigurée – le plus passionnant des trois récits – est un conte qui va au-delà du simple manga horrifique, dans lequel la frayeur des enfants et l’incapacité des adultes à les protéger interpelle tout autant que sa conclusion.

ACTU Mangas Delcourt https://www.editions-delcourt.fr/mangas/series/serie-le-jeu-de-la-mort/album-jeu-de-la-mort-t01

Depuis le 21 octobre 2020

A. C.

L’auteure-illustratrice de La Femme défigurée

Inuki Kanako, est l’une des créatrice du style horreur en manga. On l’appelle « La reine de l’horreur » à cause de son dessin original, tiré de diverses sources folkloriques. Elle excelle tout particulièrement dans l’écriture d’histoires angoissantes racontées par des enfants. Elle est par ailleurs l’auteur de Bukita Kun, la triste histoire d’un zombi à la recherche de l’amour et a également signé School Zone, un autre récit ayant pour cadre l’école, mais dans un genre graphique très différent.