
d’Antonio Taboada (scénario) et Dante Ginevra (dessin, couleurs) – Ed. Sarbacane
Londres, 1940. Plusieurs avions survolent la ville. Bang ! Des bombes sont larguées, des immeubles s’effondrent. Dans un pub, un homme prend le temps de terminer sa pinte de bière et de tirer sur son havane, comme si rien de tout cela ne le concernait.Puis, il se lève, enfile son pardessus, sort et se dirige vers un bâtiment officiel.
Peu de temps après deux détonations retentissent dans la nuit
Nous pénétrons alors dans un bureau, celui d’Erwin, un ami de l’homme au pardessus. « Si je tirais sur toi, il ne se passerait rien. Amusant non ? Pauvre immortel », dit Erwin.
Qu’il se fasse appeler Emerick Mansfield ou Georg Brenner, selon le pays dans lequel il se trouve, quelles que soient les raisons qui l’y ont conduit, l’Immortel est loin d’être serein. Il est obsédé par des visions, des flashs récurrents qu’il ne sait comment interpréter.
Erwin lui suggère de se rendre en Allemagne où, bien que recherché pour avoir écrit sur un portrait du Fürher, il trouvera des réponses à ses questions auprès d’une confrérie secrète, appelée le Vril. Le lecteur apprendra plus tard que le Vril est l’une des armes de guerre du régime*.
Pour celui qu’Hitler désigne sous le terme de « Scribouillard du Reichstag », l’aventure ne fait que commencer. Elle va être périlleuse – mais n’est-il pas de taille à échapper à ceux qui le traquent ?
« Il ne sait pas ce qu’il l’attend », a dit à son acolyte celui qui, contraint et forcé, a indiqué à Brenner le chemin qui mène au Vril.
Sa grande prêtresse, qu’on appelle aussi « la Grande psychique du Reich », Maria Orsic, décide dès leur première rencontre de venir en aide à l’Immortel.
Mansfield/Brenner va aimer cette rencontre. Un peu trop peut-être… Et il arrive parfois que le dieu Amour fragilise ceux qu’il croise, ce qui va faire le jeu de celui qui tire les ficelles.
Idéologie, manipulations, superstitions, nous ne sommes ici qu’à mi-chemin de cet étrange et passionnant récit qui tiendra très probablement ses lecteurs en haleine dès les premières planches.
Anne Calmat
112 p., 19,50 € – Visuels © Sarbacane
- Séduits par l’idéal nietzchéen du surhomme, les nazis étaient en effet convaincus qu’il existe une puissance immatérielle qui sommeille dans la souche aryenne de l’humanité et qu’en l’éveillant ils réussiraient à améliorer les gènes de leur race et à devenir les égaux des Vril-Ya, une société secrète datant du 19è siècle imaginée par l’écrivain et lord britannique Edward Bulwer-Lytton. Ils tentèrent donc de s’approprier les connaissances de la confrérie du Vril et de les détourner à leur profit, n’hésitant pas à reprendre à leur compte l’antique symbole religieux shivaïste de la Svastika qui en était le signe de ralliement de ses membres.