
Suite du roman de Fabrice Hadjajd, dont le style chatoyant a été salué par celles et ceux qui ont découvert le premier tome de sa trilogie. (v. Archives, sept. 2020). Si ce n’est pas le cas, ce bref résumé sera un heureux prélude à ce qui suit.

On se souvient qu’à la fin du T.1, Jakob Traum, né sous le signe de l’invulnérabilité, que l’on a surnommé « l’attrape-malheur » parce qu’il était capable de prendre sur lui les blessures et les maladies de ceux qu’il aime, a eu la tête tranchée, sur l’insistance de la foule toujours avide d’exploits spectaculaires et avec la bénédiction de sa (presque) fiancée, la jeune princesse Vérène, qui selon ses propres paroles « le déteste passionnément ». On se souvient aussi qu’au moment où il quittait le théâtre de son supplice, les machines volantes du vieil Altemore ont incendié le Dôme des Artistes…
Jakob s’en va dans la nuit, tenant devant lui sa tête fraîchement décapitée, à la manière d’un lampion. Une autre vie l’attend ; il se dit que puisque la mort ne veut définitivement pas de lui, il se tiendra désormais à l’écart des hommes – et des princesses.

Pour l’heure, il lui faut lutter contre les ennemis aux dents acérées qui ont déchiqueté ses vêtements, et se cacher de ce diable d’homme vêtu de noir, qui venait déjà hanter ses nuits lorsqu’il se produisait au cirque Barnoves après que son propre père l’eut rejeté. Qui est-il ? « Je ne sais pas si c’est un ami ou un ennemi. Vient-il d’un autre monde ? »
Malgré sa résolution de fuir toute autre compagnie que celle des bêtes et de Dame nature, Jakob a fini par rejoindre Ragar, le fils dissident d’Altemore, prince de Namubie.
Ragar est le chef de la Horde à laquelle nombre d’artistes du cirque détruit par les flammes se sont ralliés. Jakob se retrouve comme en famille, presque apaisé, aux antipodes de celui qui, il y a encore peu de temps, était capable de s’élancer du haut d’une tour pour se retrouver deux-cents mètres plus bas, sans une égratignure.

C’est à la faveur d’une inauguration, sur fond de complot fomenté par Ragar, que celui que l’on appelle maintenant « l’Enfant-Nature » va retrouver Clara, son amour d’enfance, aux temps bénis où il n’avait aucune raison de douter de l’affection des siens.

Jakob va apprendre à se battre au couteau et à chasser le sanglier, malgré sa répugnance à tuer des animaux. Il va aussi découvrir qu’un ami peut se changer en ennemi ou, au contraire, se révéler un ange gardien.

L’Enfant-Nature va également connaître la dualité : chérir Clara le jour et tenter de maudire Vérène la nuit, cependant que les chansons qu’elle a composées courent sur toutes les lèvres, avant de parvenir jusqu’à lui.
Ami rentre à la maison / Si je t’ai coupé la tête / Ce n’est pas une raison / Pour que tu fasses la tête.

Mais laissons maintenant aux lecteurs et lectrices la Joie de découvrir ce qui les attend… (sortie du T.2 le 22 avril 2021)

Né en 1971, Fabrice Hadjadj est un écrivain, philosophe et dramaturge français. Il est diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris et agrégé de philosophie. Il est surtout connu par la critique pour ses essais, qu’il consacre aux questions du salut, de la technique et du corps. Ses ouvrages principaux sont : Le Paradis à la porte : Essai sur une joie qui dérange (Seuil, 2011), Dernières nouvelles de l’homme (et de la femme aussi) (Tallandier, 2017) et Être clown en 99 leçons (La Bibliothèque, 2017). Sa passion pour le théâtre l’a mené à composer des pièces, tandis que son goût prononcé pour les arts visuels a abouti à l’écriture de trois livres sur l’art. Sa pratique de la musique lui a également fait composer plusieurs albums. Il dirige aussi Philantropos, un institut universitaire, dans le canton de Fribourg.

Tom Tirabosco, illustrateur suisse, est né à Rome en 1966. Auteur de bandes dessinées, il est installé à Genève depuis 1971. Diplômé de l’École supérieure d’arts visuels de Genève, il est lauréat de plusieurs concours de bande dessinée tels que le Prix Toepffer de la Ville de Genève en 1997 et le Grand Prix de la Ville de Sierre 2003 (pour L’Œil de la Forêt. Éditions Casterman). Il a également signé cinq timbres pour La Poste suisse. Tom Tirabosco expose régulièrement en Suisse et à l’étranger, travaille pour la presse suisse et française et a signé de nombreuses affiches culturelles. Avec le célèbre caricaturiste Zep, Tom Tirabosco vient d’ouvrir une École supérieure de bande dessinée et d’illustration à Genève.