Le grand méchant huit de Guillaume Long (suivi de) Bonjour Bonsoir de Vamille – Ed. La Joie de lire

En librairie depuis janvier 2019
© G. Long/La Joie de lire
À partir de 6 ans

Pour son anniversaire, Robin s’est vu offrir deux entrées pour Youpiland, une pour lui, une pour son copain Rémi. Cerise sur le gâteau, ils iront seuls, à condition toutefois qu’ils restent à distance de certaines attractions, à commencer par le Grand huit. Promis, juré ! Mais voilà qu’ils rencontrent deux copines de classe, qui, prétendent-elles, en sont à leur sixième tour. Grr !

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Mais qui est cet homme aux cheveux blancs qui les talonne depuis leur arrivée ? Un agent de la C.I.A.  ? Les imaginations galopent, les garçons aussi. Ils tentent de semer l’importun, s’engouffrent avec un mélange de crainte et de fierté dans le labyrinthe, voyagent à bord train fantôme, s’étourdissent dans les soucoupes tournantes, et le temps d’engloutir quelques youpi-burgers (pensez donc : un acheté, six offerts), histoire de prendre des forces, les voilà fin prêts pour le maxi frisson.

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Et c’est ainsi qu’ils se retrouvent dans le Grand huit…

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Ce qui devait arriver arrive : sous les effets conjugués de leur gloutonnerie, des montées vertigineuses et des descentes abyssales du dispositif, ils « repeignent » le visage de leur voisin… qui n’est autre que l’homme aux cheveux blancs.

p. 31

On n’en dira pas plus, si ce n’est que ce thriller humoristique destiné aux enfants est une réussite, tant sur le fond que sur la forme.

Anne Calmat

40 p. 10 €

En librairie depuis janvier 2019 – © C. Vallotton, alias Vamille/La Joie de lire À partir de 6 ans

Bonjour Bonsoir

L’exubérance des images et des couleurs de l’album précédent a fait place à la sobriété. Aux visages en forme de cratères lunaires des protagonistes du Grand méchant huit a succédé le minimalisme du trait de l’auteure. On pense aux bonshommes de Jean-Michel Folon. Il y manque cependant ses merveilleux pastels, la couleur n’intervenant ici que par petites touches ; mais rien n’interdit à de jeunes iconoclastes de prendre leurs feutres et d’ajouter ici ou là un soleil éclatant qui réchauffera de ses rayons la grisaille de la ville, un arc-en-ciel, ou même un chien qui lève la patte sur un réverbère, celui que l’on voit sur la BD n’osant manifestement pas le faire.

Bonjour (p. 6 et 7) Bonsoir (p. 6 et 7)

Quand aux dialogues, n’en parlons pas, mis à part « bonjour, bonsoir », il n’y en pas. Les lecteurs peuvent ainsi imaginer ce que se disent les autres personnages en croisant nos deux bi-syllabiques. Mais peut-être que précisément ils ne se disent rien, tout enfermés qu’ils sont dans leurs propres pensées. Car c’est bien l’absence de communication entre les individus et l’uniformité de leur quotidien que semble pointer Vamille.

Bonjour (p. 12)

N’allez surtout pas penser que l’on s’ennuie en parcourant cet album en deux parties inversées. Bien au contraire, l’imagination est sollicitée en permanence et les petits instants du quotidien – déguster un donut sur un banc du jardin botanique à côté d’une inconnue, aller au cinéma – prennent tout à coup un relief particulier. Le monsieur qui dit bonjour croise rarement celui qui dit bonsoir, mais nous lecteurs qui les voyons vivre, avons une furieuse envie de leur rappeler que la relation à l’autre ne s’arrête pas à ces deux mots lapidaires.

Bonsoir (p. 12)

C’est en tout cas un bel album à partager avec ses parents (et vice versa), pour mieux l’apprécier… et le commenter !

A. C.

52 p. 10, 90 €