Le repas des hyènes – Aurélien Ducoudray – Mélanie Allag – Ed. Delcourt

Depuis le 2 septembre 2020 – Copyright A. Ducoudray – M. Allag / Ed. Delcourt, coll. Mirages – 112 p., 17,50 €

Branle-bas de combat : une chèvre manque à l’appel dans le troupeau. Elle est finalement repérée par un gamin, mais il apparaît qu’un yéban en a pris l’apparence…

Il convient ici de faire une pause pour préciser qu’un yéban est un génie de la brousse, coincé entre le monde des vivants et celui des esprits, et qu’il peut prendre l’apparence qu’il veut pour se fondre dans le paysage. Celui qui nous occupe va être l’un des deux héros de ce très beau conte initiatique.

Le second, Kana, est un garçon d’une dizaine d’années, né une poignée de secondes après son jumeau, Kubé. Kubé doit justement être initié aux rites de son peuple, les Dogons, qui ont pour mission de veiller à ce que leurs ancêtres reposent en paix. Ainsi, lors des funérailles d’une défunte ou d’un défunt, les vivants procèdent au rite du Repas des hyènes, leur offrant à manger afin que leurs rires ne troublent pas son repos.

Kana est quant à lui doté d’un caractère bien trempé, et c’est sans doute ce qui a plu au yéban qui vient de l’enlever pour, prétend-t-il, que l’enfant le mène en un lieu qu’il ne précise pas, mais qui, on s’en doute, ressemble au royaume d’Hadès.

Au début, la relation est houleuse entre celui qui, pour la circonstance, a pris l’apparence d’une gigantesque hyène et l’insolent Kana. Puis peu à peu elle fait place à une forme de complicité qui ressemble presque à une relation filiale…

C’est à cet étrange voyage initiatique aux accents fantasmagoriques, voire psychédéliques, brillamment illustré par Mélanie Allag, que nous sommes convié(e)s. Ne nous en privons pas.

Anne Calmat

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