
Le jeune Amun vit dans un orphelinat en Afrique. Pendant que la maîtresse d’école enseigne à ses élèves que Paris est la capitale de la France, il regarde par la fenêtre et rêve d’évasion à tire-d’ailes en compagnie du corbeau qui semble l’attendre, perché sur la branche d’un arbre.


La nuit suivante, un incendie se déclare et Amun reste prisonnier des flammes. Aurait-il seulement eu envie de survivre, lui qui a déjà tant souffert ? L’oiseau l’emporte alors dans le monde sombre, qui n’est « en réalité » qu’une escale, avant que le défunt ne décide de repartir pour un nouveau cycle de vie.


À l’instar des autres âmes du monde sombre, Amun sait comment retrouver celui des vivants, mais il s’y refuse et décide de se tenir à distance d’une nouvelle existence qui pourrait ressembler à la précédente. Il préfère demeurer invisible aux yeux de tous, aller, venir, observer…

Mais un jour Amun rencontre Yaël, en transit comme lui dans cet entre-deux, et c’est tout à coup comme si un soleil radieux venait d’investir le cocon douillet que l’enfant s’était construit. À eux deux, ils vont vivre des expériences qui vont bouleverser leur vision des choses.

Beaucoup de poésie dans cette fable qui laisse rêveur. Le sujet est à la fois perturbant et séduisant (comment en effet ne pas rêver que celles ou ceux qui nous ont quittés demeurent à nos côtés autant de temps qu’ils ou elles le souhaitent). Le message final est lumineux, comme le sont les dessins de Sanoe. Un véritable coup de cœur.
Anne Calmat