de Zidrou (scénario) et Jordi Lafebre (dessin) – Ed. Dargaud
Dans le tome 1, on est en juillet 1973, Mado et ses quatre enfants sont fin prêts pour les vacances, direction le Lubéron. Comme d’habitude, Pierre doit terminer une BD pour la revue à laquelle il collabore. Après trois jours d’attente, tout finit par rentrer dans l’ordre. En apparence seulement. Pour le lecteur, il semble évident que les relations entre les époux sont loin d’être au beau fixe. C’est peut-être la dernière fois que la famille passera l’été ensemble, même si les plus jeunes n’en ont pas encore conscience.
Pas d’événements extraordinaires dans ce premier volet, juste une histoire en demi-teinte particulièrement bien troussée, avec des personnages attachants et, cerise sur le gâteau, la présence essentielle de l’ami imaginaire de Louis, Tchuki l’écureuil. Et, côté auteurs, un art consommé de faire naître l’émotion avec des petits riens.
Le second tome, plus nostalgique, nous renvoie contre toute attente quatre ans en arrière. On est en juillet 1969, les Faldérault s’apprêtent à partir en vacances dans une bicoque, rikiki mais mimi, située dans la Calanque marseillaise. Même scénario que dans le tome précédent : Pierre est (déjà) à la bourre. La BD sur laquelle il planche n’est pas terminée, ce qui fait dire à Mado, sur un ton aussi indulgent qu’énamouré : J’aurais dû épouser un fonctionnaire !
Le voyage en 4L – 100 000 bornes au compteur, ça s’arrose ! – va être ludique et animé.
Un auto-stoppeur en partance pour Katmandou est venu pour un temps s’agréger à la « bande des cinq »… qui, sous le regard impavide du hippie, chante à tue-tête « Je vais et je viens entre tes reins… et je me retiens… », avant d’assister médusée, quelques planches plus loin, aux premiers pas de l’Homme sur la lune.
En 1969, tous les espoirs sont permis, « La Maladie d’Amour« , au Hit-Parade des meilleures ventes de disques dans le tome 1, ne court pas encore.
Et Mado attend son quatrième enfant…Les dialogues percutants de Zidrou (le père de Ducobu) et le trait doux et rond de Jordi Lafebre servent à merveille cette histoire aussi poétique qu’attachante, avec, en ce qui me concerne, un battement de coeur supplémentaire pour le personnage de Pépé Buelo (le père de Pierre), opposant irréductible au vieux Caudillo, qui n’a toujours pas cassé sa pipe.
Anne Calmat
56 p., 13,99 €
T.1 : voir « Zoom des libraires », sept. 2015