Les Beaux étés (T. 1 à 3)

de Zidrou (scénario) et Jordi Lafebre (dessin) – Ed. Dargaud, juin 2017

Dans le tome 1 paru en septembre 2015, on est en juillet 1973, Mado et ses quatre enfants sont fin prêts pour les vacances, direction le Lubéron. Comme d’habitude, Pierre doit terminer une BD pour la revue à laquelle il collabore. Mado est furax. Après trois jours d’attente, tout finit par rentrer dans l’ordre.

En apparence seulement. Pour le lecteur, il semble évident que les relations entre les époux sont loin d’être au beau fixe et que c’est peut-être la dernière fois que la famille passera l’été ensemble.
Pas d’événements extraordinaires dans ce premier volet, juste une histoire en demi-teinte particulièrement bien troussée, avec des personnages attachants et, cerise sur le gâteau, la présence essentielle de l’ami imaginaire de Louis, Tchuki l’écureuil.  Et, côté auteurs, un art consommé de faire naître l’émotion avec des petits riens.

Le second tome (juin 2016), plus nostalgique, nous renvoie contre toute attente quatre ans en arrière. On est en juillet 1969, les Faldéraul s’apprêtent à partir en vacances dans une bicoque, « rikiki mais mimi », située dans la Calanque marseillaise. Même scénario que dans le tome précédent: Pierre est (déjà) à la bourre. La BD sur laquelle il planche n’est pas terminée, ce qui fait dire à Mado, sur un ton aussi indulgent qu’énamouré: J’aurais dû épouser un fonctionnaire ! 

En 1969, tous les espoirs sont permis, « La Maladie d’Amour« , au Hit-Parade des meilleures ventes de disques dans le tome 1, ne galope pas encore. Et Mado attend son quatrième enfant…

 

Les auteurs aiment décidément jouer à saute-mouton avec les époques et les faire se croiser: le tome 3 nous renvoie à l’été 1962. Les lecteurs se retrouvent face à une sorte d’adaptation à la sauce Zidrou-Jordi Lafebre de La nostalgie, camarade du dramaturge François Billetdoux ou de Je me souviens de Georges Pérec. À moins qu’il ne s’agisse d’une réminiscence de la madeleine, de qui vous savez.

T. 3

Quoi qu’il en soit, les années ont passé, nous voici en 1992, Mado et Pierre sont maintenant à la retraite, Pépète est devenue une jeune fille, et la 4L, rebaptisée Mam’zelle Estérel dans sa prime jeunesse, est à vendre. C’est l’occasion pour les protagonistes de se remémorer l’année de leurs toutes premières vacances, en compagnie… des beaux-parents, en 1962. Des vacances qui vont s’avérer plus gastronomiques que bucoliques. Mais pas seulement. Et puis Mam’zelle Estérel n’a pas dit son dernier mot…

Visuels EXPRESSION@

Souvenirs souvenirs, lorsque vous tendez un miroir aux lecteurs et que vous les invitez à entrer dans la ronde, cela donne de beaux moments de rêve.

A. C.

56 p., 13,99 €