Sous terre – Mathieu Burniat – Ed. Dargaud

Copyright M. Burniat (scénario et dessin) / Dargaud. En librairie le 19 mars 2021 – 176 p., 19,99 €

« Hadès, dieu des enfers cherche une remplaçante, se présenter à la Porte 23 du Monde des morts… »

On pourrait résumer l’intrigue en trois ou quatre planches, mais ce serait négliger le véritable propos de l’auteur.


L’album illustre en effet un paradoxe : ceux qui ont quitté une terre moribonde dans le seul but de satisfaire leur appétit de toute-puissance vont découvrir LA VIE : celle qui grouille dans le monde d’en-bas.

Parmi les prétendants au trône, il y a Suzanne, 16 ans. En réalité, elle se fiche complètement du job, elle est là pour une tout autre raison. Il y a aussi Tom, celui qui va devenir son compagnon de route.

Détail planche

Le maître des lieux paraît, accompagné de son ami Cerbère, le chien tricéphale. Il dissimule un esprit revanchard sous l’apparence d’un aimable vieillard et rappelle aux trois-cents candidats à sa succession combien le monde invisible recèle de trésors, au point d’avoir fait de lui le plus riche des Dieux.

Mais pour lui succéder, ils vont devoir effectuer le parcours qu’il leur a lui-même concocté, au bout duquel se trouve la Corne d’Abondance, emblème de toutes les richesses. Le premier qui réussira à en goûter les fruits deviendra le nouveau maître des Enfers. Auparavant, Hadès tient à leur faire visiter son royaume.

Stupeur et déconvenue : « Je me casse, il est pourri cet endroit« . Mais Cerbère est là, il n’est plus temps de se défiler.

Les voici maintenant dans le monde souterrain. Les candidats, réduits à l’échelle de ce qui les entoure, vont croiser toutes sortes d’individus, apprendre, comprendre (l’auteur n’est pas avare en « cours » de sciences naturelles), découvrir les qualités nutritives de la matière organique…

Et réaliser rétrospectivement l’infinie nécessité qu’il y aurait eu à mieux veiller sur le devenir de leur planète. Trop tard pour eux, mais pas pour tout le monde. Reste à en tirer les enseignements…

No comment

Anne Calmat