Les yeux perdus – Ed. Dargaud

En librairie le 27 mai 2022 – Copyright Diego Agrimbau (scénario) Juan Manuel Tumburús (dessin, couleurs) / Dargaud. 80 p., 16,50 €

1917. Durant la Première Guerre mondiale, quelque part en Europe.

Dans un orphelinat, apparemment vidé de la plupart de ses occupants, vivent, ou plutôt survivent un frère et sa sœur, Otto et Ofélia, à la merci du fils des anciens propriétaires des lieux, Maurice, un être dont la cruauté et le cynisme peuvent être sans limites, dont ils sont à la fois les victimes et les complices. Tous trois se nourrissent de chair humaine, celle des soldats blessés et affaiblis qui se sont égarés dans les bois alentours. Otto et Ofélia leur font miroiter un repas chaud, les mettent en confiance et les ramènent à l’orphelinat. En un rien de temps, la hache de Maurice s’abat sur leur nuque et ils passent de vie à trépas.

Nul doute que c’est le sort que le maître des lieux réserve aux deux enfants lorsqu’il jugera qu’il a assez de provisions pour attendre la fin de la guerre.

On découvre quelques planches plus tard qu’ils ne sont pas les seuls survivants dans ce monde apocalyptique décimé par le typhus, et que quelque part, dans les « limbes » de l’énorme bâtisse, des poupées énuclées attendent qu’on leur rende leurs yeux pour renaître à une forme de vie. Comme le font les zombies. Et qu’il en est de même pour les parents et les frères et soeurs de cet adolescent au cœur d’airain – mais cependant vulnérable, tassées sur un canapé, totalement inexpressifs.

Otto le trouillard parviendra-t-il à dérober le bocal rempli des globes oculaires que Maurice a arrachés à ses victimes comme autant de trophées ? Qu’adviendra-t-il de tous ceux qui n’étaient déjà plus qu’un souvenir ?

Un scénario et des images d’une force émotionnelle inouïe qui hantera probablement celles et ceux qui partiront à la rencontre de ce monde à la fois cauchemardesque et captivant.

Anne Calmat

Les auteurs

D. A.

Diego Agrimbau (scénario) réalise des bandes dessinées depuis le début des années 1990. Après diverses expériences d’auto-édition, il devient scénariste de bande dessinée en 2003. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des artisans du renouveau de la bande dessinée argentine.

Narrateur aux multiples talents, il a collaboré au cours des dix dernières années avec de nombreux dessinateurs et écrit pour des genres aussi distincts que la science-fiction, l’érotisme, les récits du quotidien ou la bande dessinée jeunesse.

Son travail a été primé à des nombreuses reprises : il a notamment reçu le Prix Utopiales 2005 et Premio Solano López 2010 pour « La Burbuja de Bertold » (« La Bulle de Bertold ») ; I Premio Planeta DeAgostini de Cómics 2009 pour « Planeta Extra » ; Creacomics 2009 pour « La Última Gota ».

Il a été accueilli en résidence à la maison des auteurs avec le dessinateur Lucas Varela pour « Diagnostics » (Tanibis, 2013), un album d’histoires brèves dans lesquelles les personnages souffrent de troubles psychiatriques. Chacun des récits explore différents dispositifs narratifs du langage de la bande dessinée.

En 2019, la collaboration entre les deux hommes continue avec un récit de science-fiction post-apocalyptique très attendu, « L’Humain » (Dargaud, 2019).

En 2022, il s’associe à Juan Manuel Tumburus autour du présent titre, « Les Yeux perdus », de nouveau aux Ed. Dargaud.

J-M. T.

Juan Manuel Tumburús (dessin, couleurs)est né à Buenos Aires, en Argentine, en septembre 1981.

Il est illustrateur, caricaturiste et directeur artistique.

Il a commencé dans l’industrie du spectacle à l’âge de 20 ans, dans un studio dans un studio d’animation.

Il a travaillé sur trois longs métrages d’animation, des dizaines de publicités et plusieurs publications de bandes dessinées, notamment pour des éditeurs tels que Dark Horse Comics, Heavy Metal et Dargaud en 2022, avec les « Yeux Perdus »

Il est actuellement directeur de la création de « Blu y orgulloso padre de Dante ».