

Il y a d’abord eu l’immense succès du roman d’Olivier Bourdeaut, puis son adaptation pour le théâtre suivie de la BD (première édition en 2017) et d’une toute récente version cinématographique. Retour sur la BD.


Le scénario ? Un jeune garçon, son père et sa mère, figure centrale du récit, vivent en osmose dans le monde chimérique qu’elle a construit pour eux. Il y a aussi mademoiselle Superfétatoire, un échassier qu’ils ont ramené d’un voyage en Afrique, ainsi que le grand ami de la famille, qu’ils appellent affectueusement « l’Ordure ». Et enfin, tous ceux qui gravitent en permanence autour du couple, un verre de champagne à la main. Elle est excessive, fantasque, imprévisible, à la recherche d’une extase perpétuelle, dont toute contingence matérielle doit être bannie. Et n’a de cesse d’entraîner les deux hommes de sa vie dans un tourbillon perpétuel d’insouciance. C’est ainsi que, parmi la tonne de courrier accumulé sans qu’il ait jamais été question d’en décacheter un seul, se trouve celui qui risque de peser lourd dans leur existence. L’enfant n’est pas dupe, mais par amour filial, il joue le jeu et fait tout ce qu’il peut pour que l’incandescence de leur vie ne connaisse aucune éclipse. Il est le narrateur pétri d’humour et de bon sens de cette histoire douce-amère ; mais on peut en lire çà et là une version contrastée au travers du journal que le père tient régulièrement.

On pense bien entendu à l’univers de l’écrivain américain Francis Scott Fitzgerald, mais aussi à la légèreté d’un Boris Vian, qui a su conjuguer pureté des sentiments, féérie du langage et insolence de l’humour.


Dans En attendant Bojangles, qui emprunte son titre à celui interprété par Nina Simone*, les éclats de rire vont au fur et à mesure du récit se faire assourdissants et les excès ressembler à une fuite en avant. Jusqu’au jour où la mère va trop loin. Dès lors, ce qui avait le charme (trompeur) de la folie douce va prendre un tout autre relief…
Bill « Bojangles » Robinson, naissance William Luther Robinson (Richmond, 25 mai 1878 – New York City, 25 novembre 1949), Il a été un danseur, acteur et acteur de cinéma États-Unis.


Le père, fou d’amour pour sa femme, et le fils feront tout pour éviter l’inéluctable pour que la fête continue coûte que coûte.
Un graphisme tendre et délicat pour une adaptation totalement réussie. Les critiques de la version cinématographique sont dithyrambiques, il ne vous reste que l’embarras du choix.
Anne Calmat