de Li-Chin Lin – Ed. Ça et Là
Communiqué.
Après un premier roman graphique consacré à Taïwan, intitulé Formose*, Li-Chin Lin s’attache ici à l’une des communautés aborigènes de l’île: les Amis.
Quelques repères historiques:
Avant l’arrivée des immigrés chinois au 17e siècle, Taiwan est habité par une vingtaine de groupes aborigènes, aujourd’hui assimilés pour la plupart. Les Amis sont l’une des tribus qui subsistent.
En 2013, son amie Hsiao-Ching décide de quitter la capitale,Taipei, pour s’installer à Dulan, un village Amis de la côte Est de l’île. Elle y monte un projet de ferme bio et noue rapidement des relations fortes avec les octochtones, puis en vient à défendre leurs intérêts en militant avec eux contre la construction d’un énorme complexe hôtelier sur la plage de Fudafudak, proche de Dulan.
L’album décrit l’installation de Hsiao-Ching dans ce village, la mise en place de son projet, ses relations avec les Amis, ainsi que l’histoire du conflit avec les autorités locales, jusqu’à la conclusion de » l’affaire Fudafudak « .
L’auteure a vécu avec Hsiao-Ching et les Amis pendant plusieurs mois et, à travers le récit de leur quotidien, montre comment une minorité tente envers et contre tout de préserver ses coutumes et son cadre de vie, face à un gouvernement obnubilé par des intérêts financiers.
Quelques mots à propos de Li-Chin Lin:
Elle est née à Taïwan en 1973. Après des études en histoire et une brève expérience professionnelle dans une société d’import/export, elle choisit de devenir illustratrice et quitte l’île pour faire des études artistiques en France à l’École Supérieure de l’Image d’Angoulême, puis à l’école d’animation La Poudrière, à Valence. Elle réalise des courts-métrages d’animation, puis se lance dans la bande dessinée à partir de 2002, en collaborant à de nombreux fanzines. Elle réalise en parallèle deux livres pour enfants pour un éditeur de Taïwan. Li-Chin Lin anime régulièrement des ateliers de bande dessinée pour collégiens.
Son premier roman graphique, Formose*, a reçu le Prix Littéraire des Lycéens de la Région Ile-de-France en 2012.
» Formose traitait déjà d’une autre façon de raconter l’histoire de Taïwan. D’une certaine manière, celui-là aussi. Ces premiers peuples de l’île, dont il ne reste qu’un très petit nombre, ont des cultures très riches. Mais on ne s’y intéresse et on les met en valeur que quand l’exigent des évènements importants, alors qu’ils doivent en permanence se battre pour préserver leurs droits à vivre sur cette terre « , dit-elle.
A. C.
192 p., 20 €
*Ed. çà et là, 2011