
Copyright L. Harari (scénario et dessins) / Sarbacane – En librairie le 26 août 2020 – 192 p., 29 €
C’est l’été. Léo, jeune rêveur parisien caressant l’espoir de devenir écrivain, bosse dans une laverie automatique en attendant de trouver l’inspiration pour son grand œuvre. Un soir, il croise par hasard un cousin qui lui propose de garder sa maison de vacances au bord de la mer. Coup de pouce du destin, le timide Léo devient quelques jours plus tard le voisin de riches plaisanciers.

Cependant, malgré l’atmosphère légère et surréaliste, quelque chose ne tourne pas rond. De jeunes hommes disparaissent aux alentours, la tension monte…
C’est dans ce cadre étrange, et tandis que l’inspecteur Belœil mène l’enquête, que Léo rencontre sa jeune voisine, une adolescente capricieuse et sauvage : la belle Rose.
Policier intimiste hitchcockien d’inspiration Nouvelle Vague, La dernière rose de l’été revisite le récit d’ambiance avec une grâce épurée, une esthétique léchée, des couleurs hypnotiques, et un don singulier pour établir des atmosphères mystérieuses. Pas de doute, c’est bien le nouvel Harari !
Après L’aimant ( 2017 Ed. Sarbacane), La dernière rose de l’été est le second roman graphique de Lucas Harari.

152 p., 25 €
Pierre, le héros, était à ce point fasciné par l’architecture que Peter Zumthor avait imaginée à la fin des années 1990 pour la construction des nouvelles Thermes de Vals, qu’il a écrit sa thèse de doctorat sur ce complexe thermal et hôtelier niché à 1.200 mètres d’altitude dans le canton des Grisons. Puis, il s’est ravisé et l’a jetée aux orties. La puissance d’attraction qu’avait exercé sur lui le lieu se faisant de nouveau sentir, il a décidé de se rendre sur place. Pour savoir.


Après une brève introduction sur les conditions d’écriture de la BD, nous le rejoignons dans le tortillard qui le mène vers son destin. Là, un petit caillou doté d’étranges pouvoirs surgit de l’extérieur et atterrit à ses pieds. Il aura une importance non négligeable tout au long de cette histoire qui échappe à toute rationalité. De même qu’un certain carnet de croquis, disparu puis réapparu, et un Zippo « passe-muraille »…
Une fois arrivé, le jeune homme va faire un relevé minutieux de la topographie de l’imposante structure minérale aux lignes géométriques et noter la présence d’une porte sur l’un de ses panneaux. La réalité de ladite porte va bientôt être contestée avec véhémence par l’un des personnages du récit, l’inquiétant Philippe Varet, un écrivain-conférencier, spécialiste dans l’étude des villes d’eau.

Pierre l’a pourtant vue de ses yeux vue, et même dessinée…
Le jeune homme va également être le seul à croire l’histoire que raconte Testis, un vieil ermite des montagnes, dont l’âge canonique porte les autres à déclarer qu’il déraille. Le vieillard prétend en effet que jadis, un jeune déserteur de la Première Guerre mondiale s’est volatilisé sous ses yeux, comme absorbé par la paroi rocheuse, cependant qu’une pluie de pierres fondait sur lui.
On n’en dira pas plus, préférant laisser au lecteur le soin de découvrir cet album aussi troublant que captivant.

Lucas Harari est né à Paris en 1990, où il vit toujours. Après un passage éclair en architecture, il entreprend des études aux Arts déco de Paris, dans la section image imprimée dont il sort diplômé en 2015. Sensibilisé aux techniques traditionnelles de l’imprimé, il commence par publier quelques petits fanzines dans son coin, avant de travailler comme auteur de bande dessinée et illustrateur pour l’édition et la presse.
A.C.