La petite poule qui voulait pondre des œufs en or

d’Hanna Johansen (histoire) et Käthi Bhend (illustrations) – Ed. La Joie de Lire (nov. 2017) – Traduit de l’allemand par Lilo Neis et Anna Salem-Marin. 5 ans +

« Il était une fois trois mille trois-cent-trente-trois poules qui vivaient dans un grand hangar à poules. Dans l’air flottait une odeur puante de fiantes et de graines fortifiantes, et sur le sol, c’était la bousculade, car chaque poule avait juste assez le place pour ses propres pattes, rien de plus. »

© La Joie de Lire.

Entre pondre des œufs en or – ce qui reste malgré tout hautement improbable – et permettre à trois mille trois-cent trente-trois compagnes de galère de cesser de se piquer du bec entre elles, furieuses de se faire marcher en permanence sur les pattes et de ne pouvoir en toute quiétude s’acquitter au mieux de leur mission nourricière, il n’y a pas à hésiter. 

© La Joie de Lire.

L’héroïne de cette fable, que n’auraient probablement pas désavouée Jean de La Fontaine, Ésope ou Charles Perrault, n’est peut-être pas encore en âge de déposer son premier oeuf sur l’infâme paillasse qui lui sert de nid, mais elle n’a pas pour autant les deux pattes dans le même sabot. Son picotage assidu dans un angle de leur habitat commun va être pour elle l’occasion de bouleverser sa vie et celle de ses congénères et de leur permettre de découvrir qu’au-delà de la grisaille de leur quotidien, il y a la verdeur des prés et des pâturages, la blondeur des champs de blé, la quiétude d’une mare aux canards, la saveur d’un tas de fumier mûri à l’air libre. Quant aux œufs en or, ils ont naturellement ici la force d’une métaphore…

Une fable ciselée par les très beaux dessins de Käthi Bhend qui enchantera petits et grands.

Anne Calmat

72 p., 13.90 €