Les Beaux étés (T.5)

© Zidrou/Lafebre/Dargaud

Les Beaux étés – La fugue de Zidrou (scénario) et Jordi Lafebre (dessin) – Ed. Dargaud.

Chaque album de la série débute par le départ en vacances d’une famille belge, les Faldérault. Leur destination est immuable : cap au Sud. Pierre, le père, dessinateur de bandes dessinées est toujours « charrette » et fait attendre toute la famille. Mado, son épouse, s’impatiente. J’aurais dû épouser un fonctionnaire ! Leurs enfants suivent le mouvement dans la bonne humeur. La situation se complique généralement lorsque le clan arrive à destination…

voir Archives

 

 

 

 

Des chroniques en demi-teinte particulièrement bien troussées, des dessins ronds et solaires, des personnages attachants avec, côté auteurs, un art consommé de nous renvoyer à nos propres souvenirs.

Nous passons successivement de l’été 1973 (T.1) à ceux de 1969 (T.2), 1992 (T.3), 1980 (T.4) , et pour finir, à l’hiver 1979 (T.5). C’est un peu comme si on feuilletait une série d’albums photos sans se soucier de leur chronologie.

En librairie depuis le 9 novembre

Ce cinquième opus débute par un quiproquo. Pierre a laissé un mot sur la porte : Je suis aux Urgences. Panique à bord, Pépète et Mado sont dans tous leurs états. En réalité, Pierre est accouru au chevet de son collègue Garin, bédéiste comme lui, qui ne va pas pouvoir achever la série sur laquelle il planche. Une manne financière providentielle pour les Faldérault qui sont dans la dèche. Providentielle mais problématique, car Pierre n’est absolument pas inspiré par la série en question. Côté enfants, on retrouve Pépète, mais également Louis, Nicole et Julie-Jolie. L’aînée bûche ses partiels et ne va pratiquement pas participer aux mésaventures familiales.

Pour une fois, c’est Pierre qui, désireux de se changer les idées, est fin prêt pour des vacances improvisées. Au sud toute ! Mille bornes à parcourir au bas mot.

© Zidrou/Lafebre/Dargaud

Mado doit préparer fissa ses bagages. Louis est furax. Il s’est coltiné pendant des mois la balade des affreux roquets de son voisin afin de pouvoir se payer un billet pour le concert que les Pink Floyd donnent… à Londres, et voilà qu’ON lui impose des vacances en famille ! Mais à quatorze ans, il n’a pas voix au chapitre.

À bord de la mythique 4L rouge Estérel, l’ambiance n’y est pas vraiment. Leurs sacro-saintes vacances, si souvent émaillées d’épisodes pour le moins mouvementés, ne risquent-elles pas de faire un flop ? 

© Zidrou/Lafebre/Dargaud

On regrette que le grain de sable qui va mettre à mal cette escapade hivernale soit aussi prévisible – les auteurs avaient mieux ménagé le suspense en décidant du sous-titre de leur album précédent, mais les Faldérault ne sont-ils pas passés maîtres dans l’art de positiver et de tirer les enseignements de chacune de leurs mésaventures ? 

A.C. 

56 p., 14 €