Prison n°5 – Zehra Doğan – Ed. Delcourt

En librairie de 17 mars 2021 – Copyright Z. Dogan / Delcourt – 120 p., 19,99 €

« Je ne comprends pas pourquoi on nous jette dans des prisons, nous en ressortons encore plus fort-e-s. »

Communiqué : L’album est le dernier maillon d’un travail créatif et déterminé, transformant un long emprisonnement en une résistance : celle de Zehra Doğan, journaliste et artiste kurde, condamnée pour un dessin (ci-dessous) et une information qu’elle avait relayée, jetée dans la prison n° 5 de Diyarbakir, dans l’est de la Turquie.

Nuzaybin détruite (ville à majorité kurde)

En 2019, il y a eu le livre traduit par Naz Öke…

Le livre rassemble les lettres que l’artiste a adressées durant ses 600 jours d’incarcération à son amie Naz Öke, journaliste turque vivant en France et animatrice, avec Daniel Fleury, du webzine Kedistan pour la liberté d’expression.
Cette correspondance passionnée révèle une femme d’une générosité et d’une énergie exceptionnelles, une artiste surdouée, une poétesse, mais aussi une fervente militante pour la liberté des femmes et les droits des Kurdes, soucieuse des autres et du monde.

Z. Dogan

« Je pourrais te raconter tout ce qui se passe ici mais les mots me manquent pour te parler du chant de ces femmes. Pourtant, leurs voix qui s’élèvent depuis ces quatre murs et s’accrochent aux barbelés sont celles qui expriment le mieux l’emprisonnement. Ces voix, que la pluie accompagne, nous frappent au visage et chantent la révolte de l’emprisonnement, dans toute sa nudité. » (10 décembre 2018)

La jeune artiste militante nous immerge dans ce quartier de femmes et l’immense solidarité qui les lie. Découvrir le passé de ce lieu sinistrement surnommé « la geôle d’Hamed », c’est apprendre à connaître la lutte du peuple kurde depuis des décennies. C’est aussi avoir le privilège de contempler une suite d’images soustraites à la censure, dessinées au dos des lettres écrites sur du papier kraft que lui envoyait Naz Öke.

Journaliste et artiste plasticienne kurde, Zehra Doğan est née en 1989 à Diyarbakır. Elle est l’une des fondatrices, en mars 2012, de JINHA, la première agence d’information de femmes en Turquie, fermée par décret à la suite de la tentative de coup d’État de juillet 2016. Elle a reçu, en 2015, le prix Metin Göktepe en récompense de son travail sur les femmes yézidies ayant échappé à Daesh, qu’elle a été l’une des premières journalistes à interviewer. Arrêtée en juillet 2016 et accusée de « propagande pour une organisation terroriste », elle sera relâchée cinq mois plus tard et placée sous contrôle judiciaire avant d’être réincarcérée en juin 2017 et libérée le 24 février 2019. Elle vit désormais à Londres. Pendant ses années d’incarcération, elle a été soutenue par le PEN Club International et de grands artistes comme le peintre dissident chinois Ai Weiwei ou l’artiste Banksy qui a créé à Manhattan une fresque en son hommage. Elle est l’autrice de Les yeux grands ouverts (éditions Fage, 2017). Artissima (Foire italienne d’art contemporain) lui a décerné le Prix Carol Rama en 2020. Elle a reçu d’autres nombreux prix dont Printemps de liberté de presse, Allemagne, 2018, Courage in Journalism Award, USA, 2018. et artiste plasticienne kurde, Zehra Doğan est née en 1989 à Diyarbakır. Elle est l’une des fondatrices, en mars 2012, de JINHA, la première agence d’information de femmes en Turquie, fermée par décretà la suite de la tentative de coup d’État de juillet 2016. Elle a reçu, en 2015, le prix Metin Göktepe en récompense de son travail sur les femmes yézidies ayant échappé à Daesh, qu’elle a été l’une des premières journalistes à interviewer. Arrêtée en juillet 2016 et accusée de « propagande pour une organisation terroriste », elle sera relâchée
cinq mois plus tard et placée sous contrôle judiciaire avant d’être réincarcérée en juin 2017 et libérée le 24 février 2019. Elle vit désormais à Londres.