
La traductrice de cette jolie fable initiatique intitulée Apestoso tío Muffin (en VO), dans laquelle odeur rime avec peur, a malicieusement amalgamé ou détourné une expression argotique, schlinguer (puer), le titre d’un film culte des années 1960, Les Tontons flingueurs, et le nom de figurines à la mode « qui puent vraiment », pour traduire celui du roman du dramaturge et acteur de théâtre Pedro Mañas, dans lequel humour et mélancolie vont de pair.
L’histoire ? Montgomery Muffin a tout essayé pour se défaire de l’odeur pestilentielle qui lui colle en permanence à la peau et rend impossible toute relation amicale, et encore moins amoureuse. Ses bains biquotidiens dans une eau bouillante, suivis de l’immersion de sa pauvre tête en vrac dans un seau de parfum additionné de quelques gouttes d’eau de Javel n’empêchent pas qu’on le sente venir de très loin et qu’on le fuie comme la peste. Aussi étrange que cela puisse paraître, Montgomery Muffin est en fait la personne la plus propre et la plus soignée qui soit. Quel est ce mystère ? Ironie du sort, il travaille dans une entreprise spécialisée en produits de nettoyage et de beauté.
Le pauvre Muffin connaît donc une vie monotone et solitaire dans une maisonnette qui sent la sardine pourrie (et bien d’autres bestioles moins ragoûtantes encore), héritée de sa grand-mère, laquelle a peut-être à voir avec son état actuel. « Tio Muffin » semble avoir a perdu à jamais le goût de vivre, si tant est qu’il ait connu cet état un seul jour dans son existence .
Mais un beau soir, la jeune Emma vient frapper à sa porte. Elle prétend être sa nièce et veut l’aider à se débarrasser de son odeur nauséabonde… et de sa peur pathologique de vivre.
A.C.
