

Depuis le 04 novembre 2021 – © Jean-David Morvan (scénario), Bruno Bazile (dessin), Sauvêtre (couleurs), Philéas éd. 88 p, 15,90 €
En ce 22 juin 1889, Paris est en fête. Le centre d’attraction n’est pas seulement la deuxième Exposition universelle, qui commémore avec éclat le centième anniversaire de la Révolution française, mais aussi l’ouverture aux visiteurs du premier étage de la tour Eiffel. Certains prétendent y avoir aperçu les tours de la cathédrale de Chartres, cependant que d’autres, plus mesurés, préfèrent repérer les monuments chers à leurs cœurs.

On se plaît à flâner dans le Paris des années 1890-1900, celui des voitures à chevaux, des marchandes des 4 saisons, on y croise des écrivains, des peintres impressionnistes, on imagine l’effervescence autour du Champ-de-Mars en cette fin du 19è siècle, les conversations, les enfants courant d’un pavillon à l’autre, l’enthousiasme dont ont bénéficié les exposants venus du monde entier…
Mais revenons à nos moutons. Parmi les anonymes qui se pressent contre la rambarde du premier étage de la tour Eiffel, une certaine Eugénie Patinot est prise d’un malaise, elle s’effondre et passe rapidement de vie à trépas après avoir affirmé qu’une abeille venait de la piquer. Un décès qui sera bientôt suivi de plusieurs autres, selon le même scénario. Si bien que l’hypothèse de la piqure d’insecte ne fait pas fait long feu, d’autant que le lecteur attentif se souvient qu’une mésaventure semblable est arrivée d’entrée de jeu à un quidam venu admirer le show du colonel Cody, dit Buffalo Bill (v. planche.7).

Du pain béni pour le nouveau quotidien, Le Passe-partout, dirigé de main de maître par son rédacteur en chef, Marius Bonnet, dont les collaborateurs se trouvent justement à quelques pas du drame. Parmi eux, le tout récent critique littéraire du Passe-Partout, Victor Legris, libraire rue des Saints-Pères. À qui profite le crime ? Ou plutôt à qui vont profiter les crimes, l’hypothèse de coïncidences successives étant exclue.
Féru d’énigmes, Legris mène sa propre enquête. De fausses notes en vraies-fausses pistes, il finira par découvrir l’identité de l’assassin, avant de se lancer dans une nouvelle enquête* en compagnie de la belle Tasha Kherson… qu’il a rencontrée au premier étage de la tour Eiffel.
Anne Calmat
- Intitulée La Disparue du Père-Lachaise (à paraître).